Les peintres officiels de la Marine dépendent du Service historique de la Défense, département marine.
Le titre de peintre de la Marine est accordé par le ministre de la Défense, sur proposition du jury du Salon biennal de la Marine, qui se tient au Musée de la Marine à Paris. Ce jury est présidé par un officier général nommé par le chef d’état-major de la Marine. Le chef du Service historique et le directeur du musée sont membres de droit.
Ce titre ne donne droit à aucune rétribution mais apporte des facilités pour accomplir des missions dans les ports et sur les navires. Ils ne reçoivent aucun traitement ni aucune promesse de commande officielle.
Deux catégories de peintres
- Les peintres agréés : ils sont nommés pour 3 ans renouvelables. Ils ont rang de « lieutenant de vaisseau ». Leur nombre est limité à 20.
- Les peintres titulaires : ils sont nommés après 3 périodes de 3 ans sous statut agréé et ils ont rang de « capitaine de corvette ». Leur nombre n’est pas limité. Ils peuvent porter l’uniforme. Ils ne portent pas de galons car ils ne sont pas militaires mais seulement assimilés et n’ont aucune responsabilité dans la vie militaire, autre que celle d’artistes témoins.
Parallèlement au titre de « Peintre de marine », qui est individuel, s’est créée une association privée qui regroupe les artistes. Nul n’a l’obligation d’en faire partie. De fait, tous en sont membres.
L’ancre marine suit la signature des Peintres officiels de la Marine, par tradition autant que par privilège :
« Une ancre située à l’arrière d’une signature indique la qualité singulière de Peintre de la Marine; elle témoigne du don qui habite certains artistes, il leur permet de maintenir un navire dans ses lignes d’eau, de gonfler les voiles, de fouetter les embruns, de friser les vagues, d’ourler les sillages, de faire flamber les reflets, bref de nous donner par une oeuvre, pourtant inanimée, ce spectacle des formes sans cesse en train de changer… »
Amiral Michel Tripier
Les peintres de la Marine relèvent du Service historique de la Défense, département Marine.
Le Service historique établit les dossiers de candidature, délivre les cartes d’identité militaires, reçoit les éléments concernant la carrière de chacun, instruit les nominations, etc.
Les peintres de la Marine sont nommés par le ministre de la Défense, sur proposition du jury du Salon biennal de la Marine à Paris. Ce jury est présidé par un officier général, nommé par le Chef d’Etat-Major de la Marine. Il est composé d’une quinzaine de personnalités du monde de la mer (Marine nationale, Affaires maritimes, Marine Marchande), ou du monde de l’art, (ministère de la Culture, conservateurs de musées, peintres de la Marine). Le chef du Service historique et le directeur du musée sont membres de droit. Les voix sont soit pleines, soit simplement consultatives.
Le jury sélectionne les artistes qui seront présentés au Salon. A l’issue de cette manifestation, il peut nommer de nouveaux peintres de la Marine, s’il le juge nécessaire ou utile, et selon le nombre de places disponibles.
On distingue les peintres agréés, nommés pour trois ans renouvelables, qui peuvent devenir titulaires après trois périodes de trois ans.
Le renouvellement du titre n’est en principe pas automatique, mais il l’est de fait, selon le souhait de la Marine.
Les peintres de la Marine ont rang d’officier quels que soient leurs état de service antérieurs. Ils peuvent porter l’uniforme et possèdent une carte d’identité militaire. Ils figurent dans l’annuaire des Officiers de Marine.
Ils ne portent toutefois pas de galons car ils ne sont pas militaires mais seulement assimilés et n’ont aucune responsabilité dans la vie militaire autre que celle d’artistes témoins.
Les peintres agréés ont rang de lieutenant de vaisseau. Les peintres titulaires ont rang de capitaine de corvette.
Mais comme ils ne sont pas militaires, on ne leur donne pas ce grade quand on s’adresse à eux, la tradition veut qu’on les appelle « Maître« .
Le nombre des agréés est limité à 20. Le nombre des titulaires n’est pas limité.
Les peintres de la Marine ne reçoivent aucun traitement ou pension. Ils ne sont pas certains de recevoir des commandes officielles. Leur seule contrainte est de participer au Salon de la Marine où ils doivent présenter une oeuvre récente.
Parallèlement au titre de peintre de la Marine, qui est individuel, s’est créée une association privée qui regroupe les artistes. Nul n’est obligé d’en faire partie. De fait, tous en sont membres.
L’association des Peintres de la Marine doit :
- défendre les intérêts moraux et matériels du corps des peintres officiels de la Marine
- renforcer les liens de camaraderie entre eux
- assurer la meilleure diffusion de leurs oeuvres (expositions, éditions, site internet)
- entretenir le souvenir des anciens peintres officiels de la Marine
- développer l’action des peintres officiels de la Marine dans le sens d’une éthique maritime à transmettre au public
- développer les liens des peintres officiels de la Marine avec tous organismes d’état ou privés ayant une vocation maritime ou navale.
Les peintres sont gênés quand il s’agit de saisir des actions plus ou moins rapides, complexes, des sujets très techniques, ce qui est de plus en plus le cas. Dans le cadre étroit d’un bâtiment de guerre, leur place de travail n’est pas toujours évidente, mais ils peuvent prendre des croquis sur le vif, des photographies sans caractère artistique ou enregistrer par la vue de simples impressions. C’est en réunissant ces éléments, en les recomposant et en restituant un sentiment ou une action globale qu’ils rendent l’essence de ce dont ils ont été témoins.
Et si la photographie a l’avantage de l’exactitude, elle privilégie l’instant au détriment de l’éternité. De plus, la trace laissée par la main est irremplaçable. Elle relève du domaine du sensible et retire au mécanique de l’appareil photo son autorité absolue. Par la grande liberté de composition et de cadrage, peinture et dessin permettent de gommer des éléments, d’en ajouter certains, d’en réunir à travers le temps et l’espace, voire d’anticiper. Les peintres ont un autre avantage concret, celui de pouvoir rendre compte de perspectives extrèmes, dans les deux sens, sans déformations appparentes.
Le travail d'un peintre de la Marine n'est pas toujours aisé, ainsi que le soulignait un de nos grands anciens, Roger Chapelet : " Dès lors qu'il y a un peu de mer et c'est là que cela devient intéressant de travailler, le pont se dérobe sous vos pieds, l'équilibre devient précaire, le vent vous enveloppe de ses tourbillons glacés, les embruns vous aspergent et je n'insiste pas sur le mal de mer qui vous guette sournoisement".
Mais ce sont des inconvénients bien mineurs par rapport à ce qu’un peintre de la Marine peut vivre : car la mer forge le tempérament et élève l’âme comme nul autre, ne serait-ce que pour confirmer l’adage selon lequel il est trois types d’hommes, les vivants, les morts et les marins.
Michel Bez, Président honoraire de l’Association des Peintres Officiels de la Marine (APOM).